Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/43

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est salutaire de vous rappeler ce que votre créateur immortel a fait pour vous, il ne l’est pas moins de vous, rappeler ce que des hommes mortels, nos semblables, ont fait aussi. Vous pouvez, à votre gré, renier le Christ, renoncer à lui, mais le martyre, vous pouvez seulement l’oublier ; le nier vous ne le pouvez pas. Chaque pierre de cette construction a été cimentée de son sang. Gardant donc ces choses dans votre cœur, tournez-vous maintenant vers la statue centrale du Christ ; écoutez son message et comprenez-le. Il tient le livre de la Loi éternelle dans sa main gauche ; avec la droite, il bénit : mais bénit sous conditions : « Fais ceci et tu vivras » ou plutôt dans un sens plus strict, plus rigoureux : « Sois ceci et tu vivras » : montrer de la pitié n’est rien, ton âme doit être pleine de pitié ; être pur en action n’est rien, tu dois être pur aussi dans ton cœur.

« Et avec cette parole de la loi inabolie :

« Ceci si tu ne le fais pas, ceci si tu ne l’es pas, tu mourras ». — Mourir — quelque sens que vous donniez au mot — totalement et irrévocablement.

« L’évangile et sa puissance sont entièrement écrits dans les grandes œuvres des vrais croyants ; en Normandie et en Sicile, sur les ilôts des rivières de France, aux vallées des rivières d’Angleterre, sur les rochers d’Orvieto, près des sables de l’Arno. Mais l’enseignement qui est à la fois le plus simple et le plus complet, qui parle avec le plus d’autorité à l’esprit actif du Nord est celui qui de l’Europe se dégage des premières pierres d’Amiens.

Toutes les créatures humaines, dans tous les temps et tous les endroits du monde, qui ont des affections chaudes, le sens commun et l’empire sur elles--