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Page:Ruskin - La Couronne d'olivier sauvage.djvu/9

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LA COURONNE D’OLIVIER SAUVAGE




PREMIÈRE CONFÉRENCE
FAITE À l’INSTITUT OUVRIER DE CAMBERWELL


Le travail.


Mes amis. — Je ne suis pas venu ce soir au milieu de vous dans l’intention de vous faire une conférence amusante, mais pour vous dire quelques faits précis et vous poser des questions nettes, mais nécessaires. J’ai trop vu et connu la lutte pour la vie parmi notre population ouvrière, pour venir à la légère en quelques circonstances que ce soit, vous convier à écouter complaisamment les fastidieuses redites de mes propres travaux ; et puis, comme je me rencontre ce soir, pour la première fois, avec les membres d’un institut ouvrier créé dans une région où j’ai passé la plus grande partie de ma vie, je désire que tout de suite nous nous comprenions sur des questions plus graves. Je voudrais pouvoir vous traduire les sentiments et l’espoir avec lesquels je regarde cette Institution et tant de ses pareilles, aujourd’hui heureusement fondées dans toute l’Angleterre, aussi bien qu’on d’autres pays ; — institutions préparant la voie à un grand changement dans toutes les conditions de la vie industrielle, mais dont le succès doit tout entier dépendre de notre saine compréhension des circonstances et des limites nécessaires de ce changement. Aucun maître ne peut réellement faire faire un pas à la cause de l’éducation avant de connaître les conditions de la vie à laquelle cette éducation doit préparer son élève. L’obligation où il est de s’adresser à vous nominalement, comme « Classe ouvrière », doit le contraindre, s’il est le moins du monde sérieux et réfléchi, à rechercher dès le début sur quoi vous