Page:Ruskin - Les Lys du jardin de la reine.djvu/37

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étrange qu’alors qu’elles sont assez modestes pour douter de leurs capacités intellectuelles et s’arrêter au seuil des sciences où chaque pas est sûr et démontrable, elles se jettent tête baissée et sans un soupçon de leur incompétence dans cette science devant laquelle les plus grands hommes ont tremblé et où les plus sages ont erré ! C’est une chose étrange qu’elles puissent, avec complaisance et orgueil, réunir tout ce qu’il peut y avoir en elles de méchanceté et de sottise, d’arrogance et d’étourderie, d’incompréhension aveugle, en un seul amer paquet d’encens consacré. C’est une chose étrange, chez des créatures nées pour être l’amour visible, que là où elles peuvent connaître le moins, elles veuillent condamner tout d’abord et pensent se recommander auprès de leur Maître en se hissant péniblement sur les marches de son trône de Juge, pour le partager avec Lui. Mais le plus étrange est qu’elles puissent penser qu’elles ont pu être guidées par l’Esprit du Consolateur en des habitudes d’esprit, devenues chez elles de purs éléments de trouble dans leurs maisons ; qu’elles osent convertir les dieux hospitaliers du Christianisme en de hideuses idoles de leur fabrication, poupées spirituelles qu’elles habillent suivant leur caprice et dont leurs maris se doivent détourner avec un dédain affligé, de peur d’être assaillis de cris s’ils les brisent.

74. Je crois donc, avec cette exception, que l’instruction des filles, dans le développement et les matières des études, devrait être à peu près la même