Page:Ruskin - Les Lys du jardin de la reine.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

autre maître, son supérieur, pour lequel vous éprouvez un respect absolu. Vous ne traitez pas comme vos inférieurs le doyen de Christ Church ou le Directeur de la Trinité.

Mais quels maîtres donnez-vous à vos filles et quel respect témoignez-vous aux institutrices que vous avez choisies ? Quelle importance une enfant attachera-t-elle à sa conduite et à son développement intellectuel, alors que vous confiez l’entière formation de son caractère moral et intellectuel à une personne que vous laissez traiter par vos domestiques avec moins d’égards que votre femme de charge, (comme si l’âme de votre enfant était une moindre responsabilité que le soin des confitures et de l’épicerie), et à laquelle vous pensez vous-même conférer un honneur en la laissant quelquefois le soir s’asseoir au salon.

IV

82. Telle est donc l’aide que lui apporteront et la littérature et l’art. Mais il est encore une autre aide dont elle ne saurait se passer ; une aide qui, à elle seule, a été quelquefois plus puissante que toute autre influence ; celle de la belle et vierge nature. Écoutez ces paroles sur l’éducation de Jeanne d’Arc[1].

« L’éducation de cette pauvre fille fut pauvre, sui-

  1. De Quincey (Jeanne d’Arc). — D’après Michelet (Histoire de France).