Page:Ruskin - Les Lys du jardin de la reine.djvu/61

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vallée, pour voir si la vigne a fleuri et si la grenade est en boutons. Là vous verrez avec lui les petites vrilles des vignes que sa main guide, — là vous verrez croître la grenade où sa main a jeté la graine couleur de sang ; — bien plus, vous verrez les troupes des anges gardiens agitant leurs ailes, chasser les oiseaux affamés loin des sentiers où Lui a jeté la semence, s’appelant les uns les autres à travers les rangées des vignes, disant : « Ôtez-nous ces renards, ces petits renards qui ravagent nos vignes, car nos vignes ont de jeunes raisins[1]. » Oh ! vous reines ! Vous reines ! — Dans les collines et les heureux bois verdoyants de cette terre, votre patrie, les renards auront-ils des tanières, et les oiseaux du ciel des nids — et dans vos cités les pierres devront-elles crier contre vous qu’elles sont les seuls oreillers ou le Fils de l’Homme puisse reposer sa tête ?

  1. Cantiques des Cantiques, II, 15.