de départ, et la construction de 1560 rejoignit celle de 1301-1340.
Mais le palais ne put rester longtemps sous une forme définitive : un autre terrible incendie, communément appelé « le grand feu », éclata en 1574 et détruisit l’intérieur de la salle du Grand Conseil avec ses précieuses peintures et toutes les pièces du haut sur la façade de la mer et sur une partie du Rio, ne laissant du monument qu’une enveloppe ébranlée par les flammes. Le Grand Conseil discuta pour savoir s’il ne fallait pas jeter bas cette ruine et reconstruire un palais entièrement neuf. On prit lavis de tous les grands architectes vénitiens sur le degré de sécurité des murs et la possibilité de les réparer. Les réponses, données par écrit, ont été conservées et l’abbé Cadorin les a publiées ; elles forment une des plus importantes séries des documents concernant le palais Ducal.
Je ne puis m’empêcher d’éprouver une satisfaction enfantine en constatant la ressemblance accidentelle de mon nom avec celui de l’architecte qui, le premier, parla en faveur des vieux murs : Giovani Rusconi ! D’autres, Palladio en tête, voulaient jeter bas le palais et en construire un nouveau sur des plans de leur façon, mais, à leur plus grande gloire, les meilleurs architectes, et surtout Sansovino, plaidèrent énergiquement la cause du palais gothique ; leur opinion prévalut. Il fut réparé avec une grande habileté et le Tintoret orna de sa plus belle œuvre le mur d’où « le Paradis » de Guariente avait disparu dans les flammes.
Les réparations entreprises à cette époque furent très considérables et pénétrèrent, à plusieurs reprises, dans le palais précédent : le seul changement important dans