Page:Ruskin - Les Pierres de Venise.djvu/325

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plusieurs des Véronèses sont bons et les grands sont magnifiques.

(1877). Je laisse cet article tel qu’il fut écrit tout d’abord, le sixième chapitre du « Repos de Saint-Marc « donnant maintenant au voyageur une notice écrite avec soin sur la quantité de tableaux qu'il aura, je suppose, le temps d'examiner.

ALIGA (voir GIORGIO).

ANDREAGLISE DE SAN). Digne d'être visitée pour l'effet par ticulièrement doux et mélancolique de son petit cimetière couvert d’herbes, ouvrant sur la lagune et les Alpes. La sculpture de la porte : La pêche miraculeuse, est un délicat morceau de la sculpture Renaissance. A noter les lointains rochers et l’aviron de la gondole actuelle, suivant le bateau de Saint-André. L’église gothique de la dernière période est très détruite, mais encore pittoresque ; les fenêtres à trèfles sont bien traitées pour l'époque.

(1877). Tout est ruiné et souillé par les fabriques et les ponts du chemin de fer. Un lieu de désolation !

ANGELIGLISE DES), à Murano. A la porte d'entrée, la sculpture de l’Annonciation est gracieuse. En explorant Murano, il est intéressant de remonter le Grand Canal jusqu’à son débouché sur la lagune.

APOSTOLI (PALAIS DES). Sur le Grand Canal, près du Rialto, en face du marché aux Fruits. Un palais important comme transition. La sculpture du premier étage est particulièrement riche et curieuse ; je la crois vénitienne, imitation du byzantin. Le rez-de-chaussée et le premier sont de la première moitié du XIIIe siècle ; le reste est moderne. Une aile du rez-de-chaussée seule est intacte, l’autre moitié a été modernisée.

ARSENAL. Sa porte d’entrée est un modèle curieusement pittoresque de l’habile exécution de la Renaissance, admirable, précise et expressive dans sa culture ornementale, ressemblant sur plusieurs points à la meilleure culture byzantine. Les lions grecs me paraissent mériter plus d'éloges qu’ils n'en ont reçus, quoiqu'ils soient représentés dans un style hésitant entre la convention et l’imitation de la nature, n’ayant ni la sévérité propre à l'une, ni la vérité nécessaire à l’autre.

(1877). Non, il n’y a rien de bon chez ces lions : ouvrage stupide de la décadence grecque ; ils ont l’unique mérite d’être pacifiques et non rugissants comme les lions modernes. Le voyageur qui aime Turner regardera avec attention l’angle extérieur du canal de l'Arsenal. Turner a fait de ses murs de briques une