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CHAPITRE II

L’image.

Alors se lèvent des images… Comme il sait faire comprendre, Ruskin sait faire voir, et à l’instant où le lecteur lassé, inattentif, va se dérober à la dialectique, le ressaisir par l’imagination. Il nous a montré l’intellectuel dans ce qui n’est, au premier abord, que sensible. Il va rendre sensible ce qui semble, d’ordinaire, purement intellectuel. Il a traduit les images des peintres en idées ; il va traduire les idées des philosophes en images. Pour raconter, il montre ; pour prouver, il peint. S’il plaide en faveur de la simplicité de la composition dans le paysage historique, il ne se contente pas de vous dire que « l’impression est détruite par une multitude de faits contradictoires, et que l’accumulation est facilement discordante », que le peintre « qui s’efforce d’unir la simplicité à la magnificence, et de guider de la solitude vers les fêtes, et d’opposer à la mélancolie la gaieté, doit