Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/16

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bénéfices allaient aussitôt alimenter l’œuvre sociale qu’il rêvait. Des « sociétés de lecture de Ruskin » s’étaient fondées à Londres, à Manchester, à Glascow, à Liverpool, pour le commenter, un journal pour l’annoncer, une librairie spéciale, la Ruskin House, à Londres, pour le répandre. À ses côtés, des artistes s’occupaient à graver ses dessins, des écrivains à raconter sa vie, lui vivant, à exposer ses doctrines, lui écrivant, à tirer de ses livres des Ruskiniana, des Birthday Books, des guides dans les musées, des ouvrages de distributions de prix. Déjà, les indicateurs de chemins de fer de la région des lacs signalent les hôtels d’où l’on peut apercevoir au loin, parmi les arbres, « la résidence du Professeur Ruskin ». Pendant les grèves, on jette dans la discussion des passages des œuvres du grand esthéticien. M. Frédéric Harrison le proclamait, hier encore, « le plus brillant génie vivant de l’Angleterre, l’âme la plus inspiratrice qui soit encore parmi nous », et il n’y a pas longtemps le directeur d’une institution de jeunes filles, à Londres, déclarait, dans une solennité