Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/183

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suivre, mais plaiderait simplement pour sa nécessité. Il sera certes très facile de trouver chez le Maître des textes qui nous contredisent, et comme ces textes ont toujours une forme absolue et aphoristique, on pourra s’imaginer qu’ils sont exclusifs de toute autre opinion. Il n’en est rien. Ce sont là comme les remous du fleuve, les tourbillons qui peuvent momentanément et localement aller contre le courant. Ils ne le changent point. Et leur violence même ne peut rien sur la direction que nous avons cru discerner dans cette pensée et que nous voulons déterminer.

Cette pensée, dirons-nous enfin, et pour qu’on ne s’y trompe pas, est celle de Ruskin et non la nôtre. Si nous l’exposons avec toute la force qui est en elle, c’est là une marque non de notre adhésion, mais de notre fidélité. Nous n’avons pas cru utile ni opportun d’en ralentir l’exposé et d’en compliquer la trame par des remarques et des réserves personnelles. Car avant de discuter une doctrine, il faut la connaître. Voici celle de Ruskin. Une fois qu’elle sera connue, chacun viendra, s’il veut, la discuter.