Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/303

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émeraudes soient des objets utiles, c’est-à-dire de la richesse comme l’entend Stuart Mill, le corps peut-il être considéré comme les possédant ? Et s’il ne peut l’être, et si nous devons conclure que généralement un corps mort ne peut posséder de richesses, quel degré et quelle période de vie faut-il dans le corps pour rendre possible cette possession ? » Suffit-il de n’être pas mort physiquement et étendu sur un mausolée avec un chien sculpté à ses pieds comme les seigneurs et les dames du xve siècle ? et est-on bien capable de richesses, quand respirant encore, mais brisé par les soucis de l’argent et par les plaisirs de l’argent, on est étendu sur une chaise longue avec un chien vivant et endormie ses pieds ?... Non, n’est-ce pas ? Pour jouir de la richesse, il faut que l’on soit debout et que le chien, debout aussi, aboie joyeusement dans le hallier où passent des ailes sombres, ou parmi les prairies où circulent de claires eaux....

En y songeant, on trouvera donc que la première richesse c’est la santé. Or l’argent et les plaisirs de l’argent donnent-ils la santé ? Pour cette santé, il faut de l’eau pure. L’usine apporte de l’argent, mais elle empoisonne les ruisseaux de tous les environs, et l’usinier n’a plus d’eau naturelle à boire.... Est-ce là de la richesse ? L’argent