Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/63

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veurs, dessinateurs ornemanistes, sculpteurs sur bois ; MM. George Allen, W.-H. Hooper, Arthur Burgess, Bunney, E. Cooke, W. Ward, qui l’aident aujourd’hui de leurs travaux. Les premiers préraphaélites qu’il a défendus ont triomphé. Les néo-préraphaélites, comme Burne-Jones, qu’il a encouragés dès le premier jour, sont déjà au-dessus des fluctuations d’opinion, et pour ainsi dire entrés dans l’histoire. Deux des paysagistes qu’il a le plus acclamés, Hook et Brett, sont parmi les premiers, et peut-être les premiers de leur pays. On peut dire hardiment que la moitié du grand art anglais contemporain est dû à Ruskin, tant par son ascendant sur les artistes, qui fut sérieux, que par son influence sur le public, qui fut immense. Car pour qu’il y ait un grand art dans un pays, il ne suffit pas qu’il y ait de grands artistes en puissance, il faut encore qu’il y ait des amateurs pour les admirer, pour les encourager, pour les comprendre, et — s’il faut dire le mot — pour les faire vivre. Ruskin a centuplé le nombre de ces amateurs. À ses compatriotes, il a appris à voir la nature, à regarder et à aimer les tableaux. C’est ce que même ses ennemis ne peuvent nier. Il y a déjà longtemps, miss Brontë écrivait : « Je viens de lire les Modern Painters et j’ai pris à cette œuvre beaucoup de plaisir nou-