Page:Ruskin et la religion de la beauté.djvu/71

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qu’un lui dit que ses ouvrages l’ont beaucoup intéressé, il répond durement : « Cela m’est bien égal qu’ils vous aient intéressé ! Vous ont-ils fait du bien ? » À une dame, présidente d’une société pour l’émancipation de la femme, qui lui demande son appui, il répond en français : « Vous êtes toutes entièrement sottes dans cette matière ». À des étudiants de Glascow qui veulent l’élire recteur contre M. Fawcett et le marquis de Bute, mais qui sollicitent de lui une explication sur ses idées politiques, qui désirent savoir au moins s’il est avec M. Disraeli ou avec M. Gladstone, il écrit : « Que diable avez-vous à faire, soit avec M. Disraeli, soit avec M. Gladstone ? Vous êtes étudiants à l’Université et vous n’avez pas plus à vous occuper de politique que de chasse au rat ! Si vous aviez jamais lu dix lignes de moi, en les comprenant, vous sauriez que je ne me soucie pas plus de M. Disraeli et de M. Gladstone que de deux vieilles cornemuses, mais que je hais tout libéralisme comme je hais Beelzébuth, et que je me tiens avec Carlyle, seul désormais en Angleterre, pour Dieu et pour la Reine ! » — Tout ce qu’il pense, il le dit, sans souci de l’effet produit, sans ménagement pour ses propres admirateurs. Un révérend endetté pour avoir bâti une église à Richmond s’avise-t-il de le solliciter ?