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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/132

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n’est pas purement « analytique », c’est-à-dire telle que le contraire serait auto-contradictoire ; et deuxièmement, pour avoir rendu évidente l’importance philosophique de la théorie de la connaissance.

Avant l’époque de Kant, il était généralement admis que toute connaissance a priori devait être « analytique ». La signification de ce mot sera mieux illustrée par des exemples. Si je dis : « Un homme chauve est un homme », « Une figure plane est une figure », « Un mauvais poète est un poète », je porte un jugement purement analytique : le sujet dont on parle est donné comme ayant au moins deux propriétés, dont l’une est choisie pour être affirmée. De telles propositions sont triviales et ne seraient jamais énoncées dans la vie réelle, si ce n’est par un orateur préparant le terrain pour un sophisme. Elles sont appelées « analytiques » parce que le prédicat est obtenu en analysant simplement le sujet. Avant l’époque de Kant, on pensait que tous les jugements dont nous pouvions être certains a priori étaient de ce type : dans tous ces jugements, il y avait un prédicat qui n’était qu’une partie du sujet sur lequel il était affirmé. S’il en était ainsi, nous