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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/253

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et ses désirs comme des parties du tout, avec l’absence de contrainte qui résulte du fait de les considérer comme des fragments infinitésimaux dans un monde dont tout le reste n’est pas affecté par les actes d’un seul homme. L’impartialité qui, dans la contemplation, est le désir inaltérable de la vérité, est la même qualité d’esprit qui, dans l’action, est la justice, et dans l’émotion est cet amour universel qui peut être donné à tous, et pas seulement à ceux qui sont jugés utiles ou admirables. Ainsi, la contemplation élargit non seulement les objets de nos pensées, mais aussi les objets de nos actions et de nos affections : elle fait de nous des citoyens de l’univers, et non pas seulement d’une cité fortifiée en guerre avec toutes les autres. C’est dans cette citoyenneté de l’univers que réside la véritable liberté de l’homme et sa libération du carcan des espoirs et des craintes étriqués.

Ainsi, pour résumer notre discussion sur la valeur de la philosophie : La philosophie doit être étudiée, non pas pour obtenir des réponses précises aux questions qu’elle pose, car aucune réponse précise ne peut, en règle générale, être considérée comme vraie, mais plutôt pour les questions elles-mêmes ; parce que ces questions élargissent notre conception