Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dans ce chapitre, il nous faut nous demander s’il y a, en quelque sens que ce soit, une chose telle que la matière. Y a-t-il une table possédant une certaine nature intrinsèque et continuant à exister quand je ne la regarde pas, ou la table n’est-elle qu’un produit de mon imagination, une table rêvée dans un songe qui se serait fort prolongé ? Cette question est de la plus grande importance. Car si nous ne pouvons pas être sûrs de l’existence indépendante des objets, nous ne pouvons être sûrs de l’existence indépendante des corps des autres personnes, et donc encore moins de l’existence de leur esprit, puisque nous n’avons aucune raison de croire à leur esprit excepté en tant qu’il est dérivé de l’observation de leur corps. Ainsi, si nous ne pouvons pas être sûrs de l’existence indépendante des objets, nous serons laissés seuls