Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/34

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il se pourrait que le quelque chose qui voit la couleur brune soit tout à fait momentané, et non pas identique au quelque chose qui a quelque expérience différente à l’instant d’après.

Ainsi ce sont nos pensées et nos sentiments particuliers qui ont une certitude primitive. Et cela s’applique aux rêves et aux hallucinations, aussi bien qu’à des perceptions normales : quand nous rêvons ou voyons un fantôme, nous avons de manière certaine les sensations que nous pensons que nous avons, mais pour différentes raisons on considère qu’aucun objet physique ne correspond à ces sensations. Ainsi la certitude de notre connaissance de nos propres expériences ne doit être en aucune façon limitée afin de s’accorder à des cas exceptionnels. C’est pourquoi, ici, nous avons, pour ce que cela vaut, un fondement solide pour commencer notre recherche de la connaissance.

Le problème que nous devons examiner est le suivant : En admettant que nous sommes certains de nos propres données des sens, avons-nous une raison de les regarder comme des signes de l’existence d’autre chose, que nous pouvons appeler objet physique ? Quand nous avons énuméré toutes les données des sens que