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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/56

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où elle est nécessaire au maintien de l’ordre.

En disant que l’ordre temporel que les événements semblent avoir est le même que l’ordre temporel qu’ils ont réellement, il est nécessaire de se prémunir contre un malentendu possible. Il ne faut pas supposer que les différents états des différents objets physiques ont le même ordre temporel que les données sensorielles qui constituent les perceptions de ces objets. Considérés comme des objets physiques, le tonnerre et l’éclair sont simultanés, c’est-à-dire que l’éclair est simultané avec la perturbation de l’air à l’endroit où la perturbation commence, c’est-à-dire à l’endroit où se trouve l’éclair. Mais le moment où nous entendons le tonnerre n’a pas lieu tant que la perturbation de l’air ne s’est pas étendue jusqu’à l’endroit où nous nous trouvons. De même, il faut environ huit minutes pour que la lumière du soleil nous parvienne ; ainsi, lorsque nous voyons le soleil, nous voyons le soleil d’il y a huit minutes. Dans la mesure où nos données sensorielles témoignent du soleil physique, elles témoignent du soleil physique d’il y a