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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/59

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avoir à un moment donné sera en général très semblable, mais pas tout à fait la même, à partir de nombreux points de vue différents ; on pourrait donc supposer que la couleur « réelle » est une sorte de couleur moyenne, intermédiaire entre les diverses nuances qui apparaissent à partir des différents points de vue.

Une telle théorie n’est peut-être pas définitivement réfutable, mais elle peut être démontrée sans fondement. Tout d’abord, il est évident que la couleur que nous voyons dépend uniquement de la nature des ondes lumineuses qui frappent l’œil, et qu’elle est donc modifiée par le milieu qui s’interpose entre nous et l’objet, ainsi que par la manière dont la lumière est réfléchie par l’objet dans la direction de l’œil. L’air qui intervient altère les couleurs à moins qu’il ne soit parfaitement clair, et toute forte réflexion les altère complètement. Ainsi, la couleur que nous voyons est le résultat du rayon tel qu’il atteint l’œil, et non pas simplement une propriété de l’objet d’où provient le rayon. De même, si certaines ondes atteignent l’œil, nous verrons une certaine couleur, que l’objet d’où partent les ondes soit