Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/198

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De quanqu’il ont l’année pris
Envoient le tiers à mesure
Outre meir raembre les pris.
Ce ce font que j’en ai apris,
Ci at charitei nete et pure ;
Ne sai c’il partent à droiture.
Je voi desai les poumiax[1] luire
Des manoirs qu’il ont entrepris.
C’il font de la teil fornesture.
Bien oeuvrent selonc l’Escriture :
Si n’en doivent estre repris.

Li Vaux des escoliers[2] m’enchante

    ont fet roncin. En outre la pièce intitulée Les moustiers de Paris (voyez Méon, t. II, pag. 291) désigne leur ordre sous le nom de la Trinité aux asniers. Méon a donc eu tort de mettre en note : « On ne peut rendre compte de cette épithète asniers. » Il n’y a rien au contraire de plus facile. Les Frères de la Trinité finirent par posséder environ deux cent cinquante couvents divisés en treize provinces ; ils eurent pour armoiries huit fleurs de lis d’or, et l’écu timbré de la couronne de France supporté par deux cerfs blancs. (Voyez, dans les additions, la pièce intitulée La Descrissions des rélégions, par le Roys de Cambray, strophe 7e.)

  1. Poumiax, pommeau, sommet ; espèce de petite boule peinte qui surmontait le toit.
  2. Le Val-des-Écoliers (Vallisscholasticorum) était une congrégation de chanoines réguliers fondée vers 1200 par quatre professeurs en théologie, Guillaume, Richard, Evrard et Manassès. Elle fut établie d’abord dans une vallée, entre la Bourgogne et la Champagne, où ses adhérents, auxquels se joignirent un grand nombre d’écoliers, ce qui lui fit donner son nom, pratiquèrent la règle de saint Augustin. Cette congrégation fut confirmée par le pape Honorius III et vint s’établir à Paris vers 1228. Saint Louis la dota de 30 deniers par jour, d’un muid de blé à prendre tous les ans dans les greniers de Gonesse, de deux milliers de harengs le jour des Cendres, à la foire des Brandons, et de deux pièces d’étoffe de vingt-cinq aunes chacune ; la reine Blanche donna pour le bâtiment de l’église une somme de 300 livres.