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L’ont-il de lor loiaul chatei ?
Lor pères en ot-il avant ?
Et lorsque il sont trespassei,
L’avoir que il ont amassei
Et li ombres d’un viez fossei
Ces .iij. chozes ont .i. semblant.
Vasseur qui estes à l’ostei,
Et vos li bacheleir errant,
N’aiez pas tant le siècle amei,
Ne soiez pas si non-sachant
Que vos perdeiz la grant clartei
Des cielz qui est sanz oscurtei.
Or varra-hon vostre bontei :
Preneiz la croix, Diex vos atant.
Cuens de Blois, bien aveiz errei[1]
Par desai au tornoiement :
Dieux vos a le pooir prestei,
Ne saveiz com bien longuement.
Montreiz-li se l’en saveiz grei,
Car trop est plainz de nicetei[2]
Qui por .i. pou de vanitei
Lairat la joie qui ne ment.
Explicit
- ↑ Ce comte de Blois est Jean, fils de Hugues de Châtillon, (Voyez, à la fin du volume, la note I.) Il est question de ce prince dans La Complainte ou Conte de Nevers. (Voyez page 61.)
- ↑ Nicetei, folie, simplicité. — Il existe sur ce mot une petite pièce intitulée De Niceroles, qu’on trouvera dans mon Recueil de Contes et de Fabliaux.