Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
173
DES ORDRES.

Papelart et Béguin
Ont le siècle honi.

Set vins filles ou plus
A li Rois en reclus ;
Oncques mès quens ne dus
Tant n’en congenui[1].
Papelart et Béguin
Ont le siècle honi.

Béguines a-on mont[2]
Qui larges robes ont ;
Desouz les robes font[3]
Ce que pas ne vous di[4].
Papelart et Béguin
Ont le siècle honi.

L’ordre des non-voianz[5]

  1. Mss. 7633. 7615. Var. Engenuy (engendra). — Les Filles-Dieu, dont parle ici Rutebeuf, étaient en effet plus de sept-vingt, puisqu’on 1265 saint Louis, qui venait de leur permettre de tirer de l’eau de la fontaine de Saint-Lazare et de la conduire dans leur monastère par une chaussée, leur fit une libéralité bien plus considérable en ordonnant qu’elles seraient au nombre de deux cents, et en leur assignant sur son trésor une rente de 400 livres. C’est ce qui l’a fait regarder à tort comme le fondateur de leur monastère. (Voyez la pièce intitulée Les Ordres de Paris, page 164, et Le Dit des Règles.)
  2. Ms. 7218. Car. A on moult.
  3. Ms. 7615. Var. Ont.
  4. Voyez, comme confirmation des reproches faits ici aux Béguines, la pièce intitulée La Voie de paradis, dans les notes du 2e volume.
  5. La congrégation des Aveugles ou Quinze-Vingts, dans laquelle on appelait Frères-Voyants ceux qui voyaient clair et étaient mariés à des femmes aveugles, et Sœurs-Voyantes les femmes qui voyaient clair et étaient mariées à des hommes aveugles.