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RENART LE BESTOURNÉ.

Qui busche porte ;
Il ne set pas de qu’est[1] sa porte.
Por ce fet mal qui li enorte
Se tout bien non.
Des bestes orrez ci le non
Qui de mal fère ont le renon
Tosjours éu.
Mult ont grevé, mult ont néu ;
Aus seignors en est meschéu
Et il s’en passent.
Assez emblent, assez amassent ;
C’est merveille qu’il ne se lassent.
Or entendez
Com Nobles a les iex bendez,
Et se son ost[2] estoit mandez
Par bois[3], par terre,
Où porroit-il trover ne querre[4]
En qui il se fiast de guerre
Se mestier ière ?
Renars porteroit la banière,
Roneaus, qu’à toz fet laide chière,
Feroit la bataille première,
O soi nului.
Bien[5] vous puis dire de celui

  1. Ms. 7615. Var. Quoy.
  2. Ms. 7633. Var. Et ce ces oz.
  3. Ms. 7615. Var. Par mer.
  4. Les six vers qui suivent sont tronqués dans le Ms. 7615. Ces altérations au texte primitif n’ont rien d’étonnant, car, bien que l’écriture de ce manuscrit soit du 13e siècle, la copie de Renart le Bestourné et celle de l’Evangile des femmes, petite pièce satirique fort spirituelle que j’ai donnée dans mon recueil intitulé Jongleurs et Trouvères, y sont d’une main postérieure qui décèle environ le 15e siècle.
  5. Ms. 7633. Var. Tant.