Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/381

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À la fin de son livre Gautier d’Arras dit encore :

Li quens Tiebaus, où riens ne faut,
Li fix au boin conte Tiebaut,
Me fist ceste œvre rimoiier :
Por lui le fis ne l’ quier noiier,
Et por le contesse autressi
Marie, fille Loey, etc.

Ce dernier vers contient une erreur assez grave de l’auteur ou du copiste. Des quatre filles qu’eut saint Louis, en effet, aucune ne s’appela Marie. La première, qui fut mariée à Thibaut, et à laquelle Gautier d’Arras fait allusion, se nommait Isabelle. Il ne faut pas la confondre, comme on l’a fait quelquefois, avec la sœur de Louis IX, qui portait aussi ce nom, et qui mourut en odeur de sainteté durant l’année 1269.



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NOTE D.

(Voyez page 42, note A.)


Troie, Provins, et li dui Bar, etc.

La splendeur de la ville du Troyes, comme capitale des états des comtes de Champagne, ne datait pas seulement de Thibaut V, ni même de son père ; l’origine en était bien plus ancienne. Voici ce que Grosley dit à ce sujet dans ses Éphémérides troyennes :

« Thibault, à qui l’amour de ses sujets et l’admiration de son siècle ont déféré le titre de Grand (1102), déploya sur cette ville toute sa magnificence : il affranchit les hommes, il les appliqua aux arts utiles ; il attira toute l’Europe aux foires de sa capitale par l’ordre qu’il y établit ; il créa des manufactures, et, pour leur commodité, il partagea la Seine en une infinité de ramifications qui la portèrent dans tous les ateliers, etc.

« Henri, fils de Thibaut-le-Grand (1152), succéda à la puissance et à la magnificence de son père ; mais lui et ses