Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/388

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je crois être celui dont parle Rutebeuf[1], était surnommé Jean du Sourd (Johannes surdus). Nous avons de lui un assez grand nombre d’ouvrages imprimés ou manuscrits. Voici le numéro et le titre de quelques-uns de ces derniers, que possède la bibliothèque du Roi ; 1o Tractatus de Antechristo et ejus temporibus, no 3178 de Baluze, et 3445 ancien fonds de Louis de Targny, Mss. du 16e siècle, in 4o, sur papier ; 2o Tractatus de potestate regis et papæ, no 4364, in-4o ; 3o Liber complexionum, sive temperamentorum, no 7121, 14e siècle. Le traité de Jean de Paris sur la puissance royale et papale a été imprimé plusieurs fois. On le trouve dans la collection de Schardius (des Traités de la juridiction impériale), édit. de 1566, Basileæ, page 142 ; dans la Monarchie de Goldast, édit. de 1621, Francfort, typis et sumptibus Egonolphi Emmelii, t. III, page 108 ; et dans Richer (Défense de la doctrine des anciens), édit. de 1683, lib. 2, page 48. (Voyez d’autres indications pour ces écrits dans la Bibliothèque historique du Père Lelong, no 7044.) J’ai rencontré aussi de ce traité, à la biblio-


    en 1221. Ceci est, je crois, une erreur. Ellies à tiré ce renseignement, ou je me trompe fort, d’une des notes que Baluze a placées à la vie de Clément V dans ses Vies des papes d’Avignon. Or, Baluze ne dit pas que Jean-Poin-l’Ane fut entendu ; il dit au contraire : In vetustissimo codice manuscripto reperi quemdam Guillelmum Poin-l’Asne, testem productum in inquisitione facta anno MCCXX aut XXI. Il ne s’agit donc pas de Jean de Paris, mais d’un certain Guillaume. Du reste, si l’on est curieux d’avoir l’explication de ce surnom Poin-l’Ane (pungens asinum) et de savoir d’où il venait, ou du moins à quoi on l’attribue, on n’a qu’à jeter les yeux sur mon édition du fabliau intitulé La bataille des Sept-Arts (Nouveau Recueil de Contes et de Fabliaux) : j’y rapporte plusieurs opinions sur ce sujet, et je donne quelques détails sur plusieurs personnages du nom de Jean de Paris.

  1. Voici ce que dit de lui Duboullay dans son Histoire de l’Université, et ce peu de mots vient appuyer mon opinion : « Johannes parisiensis, magister in artibus, publicè aliquandiù docuit ; deindé ad theologiam se contulit, in quâ lauream doctoralem consecutus, publicam etiam in Facultate cathedram tenuit, magnâ discipulorum frequentiâ. Demum dominicanorum habitum sumpsit. Scripsit super sententias. Florebat anno 1270. Usque ad annum 1300 (circà) vixit, nam à rege contrà Bonifacium VIII scripsit de potestate papæ et régis. » Trithême, dans son livre intitulé De scriptoribus ecclesiasticis, dit, après d’assez grands éloges donnés à Jean de Paris, avoir trouvé de lui un ouvrage remarquable (opus non spernendum) et composé de quatre livres, super sententias. Il ajoute ensuite : Claruit sub Rodulpho imperatore, anno Domini 1280.