Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/391

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ou du moins je ne sais pas à quoi Baluze a pu reconnaître que le sermon pour l’Avent, celui du deuxième dimanche de Carême et celui du deuxième dimanche après Pâques appartiennent à Jean de Paris. Je doute même très-fort que les annotations marginales postérieures à la rédaction du manuscrit, d’une autre main que celle du copiste, qui désignent quelques-uns des auteurs de ces sermons, puissent être regardées comme authentiques. Le catalogue imprimé des manuscrits latins, rédigé en partie par les Bénédictins, ne s’est pas aventuré autant en décrivant ce manuscrit. Voici ce qu’il en dit au n° 3557 : Codex membraneus, olim colbertinus. Ibi continentur anonymi sermones in dies dominicos et in varias totius anni festivitates ; finis desideratur. Is codex sæculo decimo quarto exaratus videtur. Quelques-uns des premiers sermons de ce manuscrit sont entremêlés de français.

Enfin Baluze attribue à Jean de Paris surnommé Poin-l’Ane, qu’il confond avec Jean de Paris surnommé du Sourd puisqu’il le déclare auteur du traité De potestate regiâ et papali, la vie de Clément V, qu’il a insérée en tête de son premier volume des Vies des Papes d’Avignon. Il est possible, à la rigueur, que Jean Poin-l’Ane soit l’auteur de cet ouvrage, ce qui, bien qu’on ignore l’époque de sa mort, semble pourtant difficile, le livre allant jusqu’en 1314 et Poin-l’Ane, comme nous l’avons dit, ayant vécu vers 1220 ; mais il ne l’est pas que ce soit Jean du Sourd, lequel, étant mort en 1306, n’a pu laisser un ouvrage qui commence en 1305 et s’étend à neuf années au-delà.

Ellies-du-Pin dit encore en parlant de Jean de Paris (Surdus) : « On assure aussi d’Angleterre qu’il y a dans la bibliothèque d’Oxford un manuscrit qui contient un traité dans lequel il prouve la vérité de la religion chrétienne par le témoignage des païens, et quelques traités sur les confessions des religieux. » J’ai cherché à vérifier cette assertion ; mais Ellies-du-Pin n’indiquant pas quelle est celle des bibliothèques d’Oxford qui contient le traité de Jean de Paris, et aucun des dépôts littéraires de Paris ne possédant le catalogue imprimé des manuscrits de la bi-