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LA COMPLAINTE RUTEBEUF.
Que qui le vous voudroit retrère
Il durroit trop.
Diex m’a fet compaignon à Job[1],
Qu’il m’a tolu à .i. seul cop
Quanques j’avoie[2].
De l’ueil destre, dont miex véoie,
Ne voi-je pas aler la voie
Ne moi conduire.
A ci dolor dolente et dure,
Qu’à miédi[3] m’est[4] nuiz obscure
De celui oeil.
Or n’ai-je pas quanques je vueil ;
Ainz sui dolenz, et si me dueil[5]
Parfondement,
C’or sui en grant afondement[6],
Se par cels n’ai relevement
Qui jusqu’à ci
M’ont secoru la lor merci.
Le cuer en ai triste et noirci[7]
De cest mehaing,
Quar je n’i voi pas mon gaaing.
Or n’ai-je pas quanques je haing[8] ;
C’est mes domages :
Ne sai ce c’a fait mes outrages.
- ↑ Ms. 198 N.-D. Var. Jacob.
- ↑ Ms. 198 N.-D. Var. J’amoie.
- ↑ Ms. 7633. Var. Qu’endroit meidi.
- ↑ Ms. 7615. Var. Cuit-je.
- ↑ Ms. 198 N.-D. Var. De quoi parfondement me dueil. — Les huit vers qui suivent manquent dans ce manuscrit.
- ↑ Ms. 7615. Var. confondement.
- ↑ Ms. 7633. Var. Mult ai le cuer triste et marri.
- ↑ Ce vers est sauté dans le Ms. 7615, ainsi que le 3e et le 5e de ceux qui le suivent dans notre texte.