Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/493

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
461
ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


NOTE Y.

(Voyez page 180, note 1.)


Rutebeuf a composé séparément un Dit des Jacobins (voyez page 175) et un Dit des Cordeliers (voyez page 180). Voici une complainte anonyme, tirée du Ms. 7595, sur ces deux ordres réunis.


COMPLAINTE DES JACOBINS ET DES CORDELIERS.


Auchune gent m’ont fait proière
De dire ; or ai trouvé manière
Si com je voliai commenchier.
Li mons va chou devant derrier :
Par la foi que je doi saint Pierre,
Il font dou musiel talonnier.
Cil ki nous voellent castoier
N’ont cure fors d’arghent sakier ;
Cascuns a cuer d’atraire arrière,
Car s’il se voloient croisier,
Cil Jacobin, cil Cordelier,
Feroient une grande banière.

Bien l’os dire hardiement
C’on ne set tant de biele gent
En .ij. ordes com il î a
Et si nous tiesmoigne souvent
C’on ne puet aler sans torment
Em paradys ki le crois n’a ;
Mais il demeurent par de chà
As dames garder k’il i a ;
Et à la plenté de l’argent.
S’on éust pain et vin de là
Aussi grant plenté com de chà,
Il se croisaissent vraiment.

Sachiés, taisir ne me proie
De chiaus ki nos monstrent la voie :
A Dieu si ne voellent aler,
Volontiers lor demanderoie,
Si m’aït Dex, se jou osoie