Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome I, 1839.djvu/5

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PRÉFACE


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Parmi les nombreux poëtes qui, grâce à leurs compositions satiriques ou joyeuses, amenèrent durant le 13e siècle la langue d’oil à son point culminant de perfection et de progrès, celui dont le nom a été jusqu’ici le plus universellement répété depuis peu avec éloges, et dont il importait de mettre au jour préférablement à celles de tout autre les œuvres, restées depuis six cents ans manuscrites, celui-là, disons-nous, est sans contredit le trouvère Rutebeuf. Contemporain de ce prince dont la fervente piété précipita les barons chrétiens contre les sectateurs de Mahomet, tenant au peuple par sa naissance, aux lettrés par son esprit, à la cour par sa profession, ayant assisté sans y prendre part, il est vrai, à de grands événements politiques, mais ayant par ses poésies coopéré d’une manière active au notable mouvement littéraire du 13e siècle ainsi qu’aux grandes luttes de l’Université et des ordres