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La Mort Rustebeuf,


OU CI ENCOUMENCE


LA REPENTANCE RUTEBUEF ou RUSTEBUEF.


Mss. 7218, 7633, 198 N.-D.


Séparateur



Lessier m’estuet le rimoier,
Quar je me doi mult esmaier[1]
Quant tenu l’ai si longuement :
Bien me doit le cuer lermoier
C’onques ne me poi[2] amoier
A Dieu servir parfètement ;
Ainz ai mis mon entendement
En geu et en esbatement,
Qu’ainz ne daignai nès saumoier[3] :
Se por moi n’est au jugement
Cele où Diex prist aombrement,
Mau marchié pris au paumoier[4].

Tart serai mès au repentir.

  1. Esmaier, étonner. — Il exprime ici un sentiment de surprise mêlé de crainte.
  2. Ms. 7633. Var. Soi.
  3. Saumoier, dire ses psaumes.
  4. Le poëte dit qu’il a eu tort de laisser Dieu pour le geu et l’esbatement, et que, si au jour du jugement la Vierge n’intercède pour lui, il aura fait à ce jeu-là un mauvais marché. — Le Ms. 7633 offre cette variante :

    Mon marchié pris à paumoier.