Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/110

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Arivez fusses à mal port
Où il n’a solaz ne déport ;
A moi entent :
Va à l’évesque et plus n’atent ;
De la chartre li fai présent,
Et qu’il la lise
Devant le pueple en sainte yglise,
Que bone gent n’en soit sorprise
Par tel barate.
Trop aime avoir qui si l’achate ;
L’âme en est et honteuse et mate.


théophile.

Volontiers, Dame,
Bien fusse mors de cors et d’âme :
Sa painne pert qui ainsi same,
Ce voi-je bien.


Ici vient Théophile à l’Évesque, et li baille sa chartre, et dist :


Sire, oiez-moi ! Por Dieu merci,
Quoi que j’aie fet or sui ici.
Par tenz sauroiz
De qoi j’ai mult esté destroiz :
Povres et nus, et maigres et froiz
Fui par défaute.
Anemis qui les bons assaute
Ot fet à m’âme geter faute
Dont mors estoie.
La Dame qui les siens avoie
M’a desvoié de male voie
Où avoiez