Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les .IX. Joies Nostre-Dame,


ou ci encoumence


LI DIZ DES PROPRIETEIZ NOSTRE-DAME[1].


Mss. 7218, 7615, 7633, Bib. royale, et Y in-fol. 10, Bib. S.-G.


Séparateur



Roïne de pitié, Marie,
En qui déiteiz pure et clère
A mortalitei se marie,
Tu iez et vierge et fille et mère.
Vierge, enfantaz le fruit de vie ;
Fille, ton fil, mère, ton peire ;
Mout as de nons en prophécie :
Si n’i a non qui n’ait mistère.

Tu iez suers, espouze et amie
Au Roi qui toz jors fu et ère ;
Tu iez vierge sèche et florie,
Doulz remèdes de mort amère ;
Tu iez Hester qui s’umelie,

  1. En tête de la préface de mon 2e volume de Mystères inédits du 15e siècle j’ai cité, en l’empruntant au Ms. Y in-folio, 10, de la Bibl. Sainte-Geneviève que je reproduisais, mais sans me rappeler qu’elle fût de Rutebeuf, la 1re strophe de cette pièce. Je ne m’en suis aperçu que plus tard. Il faut que les pièces de Rutebeuf aient joui jusqu’au 15e siècle d’une grande célébrité pour que celle-ci, qui n’a rien de remarquable, se trouve ainsi dans un manuscrit de 1450 environ, et presque sans modifications aux leçons contemporaines du poëte, si ce n’est relativement à l’orthographe.