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LA VOIE DE PARADIS.

Que pais et amor sénefie.
La couverture atout les lates,
Et li chevron et les chanlates
Sont fetes de bone-aventure :
S’en est la meson plus séure.
En la meson a .vi. verrières,
Iij. par devant et .iij. derrières ;
Les .ij. en sont, se Diex me gart,
D’une œvre, s’a non Douz-regart.
Les .ij. méismes[1] sont de grâce
Plus luisanz que cristaus ne glace ;
Les .ij. autres, si com je croi,
Sont de léauté et de foi,
Mès ces .ij. sont pieça brisiées
Et fendues et esfrisiées.
Moult par fust bele la meson
Se il i reperast mès hon,
Mès tel gent i ont repairié
Qui se sont mis en autre airié.

« Biaus oste, Larguece, ma nièce,
Qui a langui si longue pièce
Que je croi bien qu’ele soit morte[2],
Verrez à l’entrer de la porte ;
S’ele puet parler ne véoir,
Si vous fera lez li séoir ;
Quar plus volontiers se gaimante[3],

  1. Ms. 7633. Var. Autres.
  2. L’auteur aurait pu ici affirmer au lieu de croire seulement ; car, selon les poëtes du 13e siècle, l’avarice régnait fort à cette époque — On trouvera dans mon Recueil de Fabliaux une pièce intitulée De la Mort Largesce.
  3. Ms. 7633. Var. Démente.