Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/10

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Le livre que je tente d’écrire, le voici devant moi, tout écrit. Je le commençai vers le commencement du siècle. Bientôt les difficultés entrelacées m’arrêtèrent. Mille obstacles railleurs conseillaient d’abandonner l’entreprise. Je ne les écoutai point. Je n’eus pas non plus la vaillance de multiplier sans repos tant d’assauts pénibles. Malgré insatisfactions et doutes, je m’imposai d’aller, en négligeant les points trop abrupts, jusqu’au bout du voyage. Je reviendrais ensuite, à loisir, étudier tantôt l’une, tantôt l’autre des questions réservées. J’envahissais le plat pays et de petites armées d’inquiétudes assiégeaient les places fortes. Quand je relus les pages entassées, trop de conquêtes me semblèrent apparentes ; trop de citadelles, imprenables. Je me détournai vers des ouvrages plus souriants.