Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/124

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combre ses livres (tel, dans Aimer ou Vivre, ce mari, grotesque suivant la formule, qui sert uniquement à tenir de la place et dont le revolver inutile et brutal vient tuer un mourant), par les mérites grammaticaux et monotones de son écriture, Mme Stanislas Meunier se rend bien terrible à lire. Toutefois j’ai goûté la vérité nuancée de quelques-uns de ses personnages féminins, et la Monique de Pour le bonheur m’a intéressé par la souplesse simple et vivante de certains de ses gestes.

Camille Pert fait de la tapisserie à l’aiguille. Elle se procure le canevas chez n’importe quel fournisseur et le couvre patiemment de points psychologiques et gris. Seulement, tout à la fin, elle dessine une flaque rouge. Elle a trouvé le sujet du Frère chez l’un ou l’autre de nos innombrables marchands d’incestes, a chipé l’idée et le titre de la Camarade à je ne sais quel vaudevilliste, et ses Florifères sont une édition revue et pédantisée des Mères stériles d’Henry de Fleurigny. Ses personnages masculins sont bien étranges. Un jeune médecin, repoussé par une femme, se venge comme une cuisinière renvoyée. Le mari de la camarade est ce qu’on peut imaginer de plus invraisemblable. Camille Pert a voulu faire un être médiocre et quelconque, et elle l’a affligé d’une manie raisonnante et