Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/126

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sauvage et, oubliant « la somme d’ennuis qui pourrait résulter » d’un meurtre, tue l’amant d’une femme qu’il n’aime point et dont il ne voulut point.

L’écriture de Camille Pert est aussi personnelle que ses sujets. Il y a, naturellement, dans ses minutieuses psychologies, beaucoup d’inconscientes parodies de Bourget. Parfois elle s’élance à de gros lyrismes lourds : on sent qu’elle vient de s’entraîner en lisant quelques pages de Zola. Un de ses personnages revient-il sur son passé, les innombrables : « Et c’était… et c’était… à présent c’était… c’était maintenant », trahissent encore le décalque du procédé naturaliste. Le plus souvent, ses phrases sans couleur, hachées de points de suspension, rampent aussi invertébrées qu’une tirade de Sardou, vraiment dignes de l’approbation de Francisque Sarcey.

Payées à la ligne, les ouvrières en feuilleton noircissent beaucoup de lignes.

Mme  Gouraud, née en 1854, m’écrivait à la fin de 1897 : « J’ai commencé à écrire à 14 ans, et depuis j’ai donné trois cents nouvelles variant de 100 à 3 000 lignes… Mes feuilletons, longs de 12 000 à 30 000 lignes… Celui que j’ai en cours en ce moment dans la France a 25 000 lignes. Il s’intitule Cœur de France, est patriotique, dialogué, très dramatique ; il est signé