Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/139

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ou plutôt, de ces deux races, l’une si grossière, l’autre si fine, mais également agaçantes et pratiques, et qui, suivant un mot qu’affectionne la bonne Alsacienne Gevin-Cassal, aiment par-dessus tout « le butin » ; de ces deux races dont les plus nobles expressions littéraires sont Erckmann-Chatrian, gros bons vivants habiles, et Maurice Barrès, le plus sec et le plus avisé des stendhaliens.

Le héros de Mme Adriana Piazzi, Nicole Flambart dit Sans-Souci, est un brave enfant laborieux et serviable. Il a bon cœur, donc il sera riche. Je ne conseille à personne son moyen de fortune. Il s’engage comme matelot et fait naufrage. Il va mourir de faim, allongé sur une planche, quand il rencontre un magnifique navire abandonné de son équipage sous prétexte de fièvre jaune, mais qu’un bienfaisant cyclone eut soin de désinfecter. La trouvaille procure à Nicole des vivres d’abord et bientôt deux millions. Ce succès me comble d’une joie d’autant plus vive que l’aimable garçon, malgré son surnom, n’est nullement égoïste : Sans-Souci se soucie beaucoup des malheurs de sa famille, et des défaites de la France. À peine millionnaire, il vient défendre Paris assiégé. Il fait son devoir au Bourget. « Blessé déjà par quelques coups de baïonnettes prus-