Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/176

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Ne pas confondre la Mme Caro qui est au coin du quai et la Mme Caro qui n’est pas au coin du quai.

L’une, dont le nom doit être précédé d’un grand P., a lu en bonne élève Alexandre Dumas fils. Elle répète ses leçons d’une voix sans éclat, ânonnante. Elle refit aux lecteurs de la Revue des Deux Mondes le fameux cours de meurtre, et Pas à pas les conduisit à tuer pour sauver l’honneur bourgeois, dieu digne de tous les sacrifices.

L’autre, — la vraie, la veuve du philosophe pour dames, la seule qui ait le droit de se prénommer E., — exprime en langage de bon ton, avec les élégances convenues et convenables, des subtilités psychologiques joliment déduites plutôt qu’exactement observées. Elle est trop une caroline pour n’être point optimiste inexorablement, et ses romans bêbêtes et délicats finissent toujours bien, en plein « ciel apothéotique de nos rêves » d’amour.