IV
UNE POINTE EN FRANCO-RUSSIE
L’âme féminine est poétique : elle a la nostalgie du nouveau, de l’étrange, de l’inexploré. L’esprit féminin est superficiel, se laisse prendre aux apparences et aux décors, admire volontiers dans le rastaquouère un aventurier, dans l’aventurier un héros, dans le héros un dieu. Leur âme noblement inquiète fait les femmes curieuses ; la futilité de leur esprit rend leur curiosité trop facile à amuser. Heureusement, rien ne les satisfait. Hélas ! tout les occupe.
Tant que l’homme n’a pas compris l’étranger, il le considère comme un barbare. L’absence ou la forme différente des « hauts-de-chausses », les mœurs étonnantes, les habitudes inouïes, tout le trouble et l’épeure : il se demande si l’âme est bien la même ici ; il craint d’avoir à combattre une pensée contradictoire, à lutter pour la vie mentale. Il s’effare devant le mys-