Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/29

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Mme de Staël aima l’Allemagne et la fit aimer. L’humeur paresseusement voyageuse des femmes se réjouit aujourd’hui à l’exotisme de Loti et entre pour beaucoup dans l’actuelle russophilie. Mme Adam, initiatrice politique, et M. de Vogüé, initiatrice littéraire, ne se fâcheront point de n’être pas considérées tout à fait comme des hommes.

Le mouvement de la France vers la Russie a des formes et des causes complexes. Il me semble, jusque dans ses apparences politiques les plus raisonnées, imaginatif et sentimental : bien féminin.

Mais je n’ai pas le temps de faire de la psychologie ethnique. Je reviens en hâte à mes amazones. J’en ai rencontré trois ou quatre qui causaient de la « sainte Russie » : d’où mon bavardage.

Henry Gréville est une grande fabrique de romans russes et autres, monotones même pour les sommeillants lecteurs de nos plus antiques revues. Je ne m’occuperai guère d’elle. À ses débuts, elle fut honorée d’un article plutôt bienveillant de Barbey d’Aurevilly. Un peu effrayé de la « grêlante rapidité » avec laquelle les premiers livres de Mme Gréville tombaient sur les lecteurs, tout en signalant « la fadeur et la fadaise » des sujets, il se laissait entraîner pourtant à des louanges.