Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/45

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rer d’un climat triste… » Max Lyan ne nous dit pas pourquoi elle aime l’Angleterre qu’elle n’a jamais vue mais dont elle a lu tous les livres. Seulement son amour se manifeste à tout propos et hors propos. Le jeune méridional qui raconte la Fée des Chimères, est honoré de vagues parents londoniens et du prénom de James. Et Max Lyan, qui écrit d’ordinaire avec une précision éloquente ou souriante, fait d’une de ces fermes du Midi dont les habitants ne vivent guère qu’au dehors un « home aimé » ou un « home protecteur ».

Mme Daudet se trompe sur les motifs de son amour pour l’Angleterre. Les meilleures de nos intellectuelles y aiment un pays de pensée et de respectabilité, un pays où la vie s’enferme dans le home et où les sentiments se recouvrent d’un aspect froid et poli, glacis de pudeur ; un pays de vie intérieure intense et rêveuse. Elles aiment, — jusque dans Sully-Prud’homme, que Mme Daudet imita, à qui Max Lyan emprunte des épigraphes, — une certaine poésie anglaise d’un gris nuancé et psychologique. Elles aiment le roman anglais dont les défauts de composition ne sauraient choquer les femmes, même de race latine, intéressées facilement au détail, peu aptes à embrasser les ensembles. Elles aiment une certaine philosophie anglaise et tout