Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/56

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gantesque gerbe de fleurs. Des draperies de lierre et de vigne vierge empourprée voilaient sa base ; puis, au-dessus des plantes grimpantes aux larges jets flexibles, éclatait la fanfare des couleurs plus vives. Les giroflées d’or brun, les iris couleur de ciel, les coquelicots pourpres, les saxifrages d’émeraude, les mousses richement nuancées, tout le monde charmant des parasites en fleurs jaillissait des moindres interstices, se mouvait sous la brise et jusqu’au faîte dissimulait les vieux murs. »

Telle la solidité fleurie de son esprit, qui semble s’émouvoir à tous les vents, reste forte et inébranlée. Mais le centre et l’unité sont difficiles à atteindre, et le sens courageusement douloureux de son optimisme ne se révèle qu’à une attentive lecture. Les livres de Max Lyan paraissent tout souriants « de visions de vols d’oiseaux et de prairies en fleurs », tout sonores de conseils vaillants : « C’est bien bon, la vie, malgré les jours sombres et les heures tristes. Ne vous désintéressez pas de votre propre joie. » Il faut « vivre dans une atmosphère de joie ». Mais cette atmosphère, on doit la créer soi-même ; il est prudent de « faire bon visage aux à peu près », d’en jouir comme de bonheurs parfaits et même souvent de bâtir la maison de bonheur sans autres matériaux que des rêves. Mais les rêves heureux de Max Lyan, comme les pensées poé-