vous si nobles que Dieu assurément, pourvu que je lui en laisse le temps, vous éclairera. Je l’avoue, quand j’ai commencé à dire ma croyance je tremblais de ma responsabilité… Cette inquiétude, sans doute, était indigne du Seigneur. Elle était un péché contre l’Espérance, qui est une de nos vertus. C’est pourquoi Dieu, tout en laissant mes oreilles ouvertes aux paroles d’Épictète, a fermé mon intelligence… Seigneur, que ta volonté soit faite et que ton saint nom soit béni.
Je ne vois pas en quoi j’ai faussé tes doctrines. Il y a quelque chose de commun entre tous ceux qui croient aux dieux. C’est ce que j’ai dit. Et aussi que les noms des dieux m’importent peu. Les religions des hommes sont des langages où des mots différents disent les mêmes choses. Quand je traduis en latin un vers d’Homère ou une proposition de Chrysippe, nul ne m’accuse de mentir. D’ailleurs, on ne peut pas dire toutes les vérités à la fois. Si tu m’invites à lutter de vitesse avec toi, je refuserai en disant : « Épictète est boiteux ». Mais, si tu désires que nous examinions ensemble une doctrine, je ne te répondrai pas : « Épictète est boiteux. » Ce serait hors de propos. Me reproches-tu de n’avoir pas dit les vérités qui convenaient ?
Je te reproche d’avoir dit des erreurs. Car je n’ai pas plusieurs dieux, mais je confesse un seul Dieu, seigneur du ciel et de la terre.
Tu as confessé le Père tout-puissant. Tu as confessé le Fils. Tu as confessé l’Esprit. Tu as trois dieux.
Non. J’ai un seul Dieu en trois personnes.