Que dis-tu, Historicus ?
La vérité. La fleur ne change pas la nature de l’arbre. Et, si j’attache sur un rosier des fleurs de pommier, il faudra que je sois bien sot pour espérer des pommes. Ta doctrine est le produit souriant de ta nature ou, étrangère à toi-même, elle n’est qu’une pauvre fleur stérile et bientôt desséchée.
Il y a des fleurs qui répandent un parfum agréable ou vivifiant. D’autres sont des poisons.
Aristote étudiait les poisons avec le même zèle que les graines nourrissantes et des yeux curieux et désintéressés regardent le tigre avec autant d’attention que le bœuf.
Tu me parais reculer devant le combat. Tu avais pourtant défié notre Épictète.
Épictète, en tant qu’Épictète, ne mérite aucun blâme. Pas plus que Porcus, d’ailleurs, en tant que Porcus. Mais, si Historicus parlait comme Épictète, ce qui est d’ailleurs impossible, Historicus serait coupable.
Cesse de t’exprimer comme un oracle ou comme un chrétien qui dit ses mystères,
Si je me souviens bien, j’ai dit à peu près : « Tu es innocent philosophiquement, ô philosophe Épictète. Mais, historiquement, tu as commis une faute ». Vous voyez qu’Épictète ne