riante que celle des Romains. Et Épictète est injuste quand il égale Junon à Héra ou quand il proclame Minerve aussi sage qu’Athéné.
J’aime la vérité de tes paroles, Historicus. Notre Aphrodite aussi est bien plus digne d’amour que leur Vénus.
Les Romains, disciples des Grecs, ont donné à leurs dieux une beauté d’emprunt. Leur religion est belle et hésitante comme la marche de l’Énéide. Mais la piété grecque se manifeste noble, précise et harmonieuse comme l’Iliade.
Je me réjouis d’avoir continué à t’écouter, savant et équitable Historicus.
Les religions d’Asie sont très différentes. Elles ont je ne sais quoi d’énorme et de monstrueux. Si la puissance est belle, ah ! comme elles sont belles. Mais, si l’harmonie mérite seule le nom de beauté, ah ! comme elles sont laides.
N’en doute point, l’harmonie mérite seule le nom de beauté, et le tonnerre assourdissant n’est pas une musique.
Ô mer sauvage dont j’ai entendu les rugissements aux côtes occidentales de la Gaule, il me semble, à de certaines heures, que tu es belle autrement mais autant que la Méditerranée mélodieuse.
Tu te trompes à ces heures-là et ton âme voyageuse devient une barbare.