Peut être, en effet, allait-il plus loin que vous dans l’amour des hommes. « Aimez vos ennemis, disait-il, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent ».
Il n’allait pas plus loin que nous. Que notre geste se dirige vers un homme bon ou vers un homme méchant, le bien reste toujours le bien, le mal reste toujours le mal. Socrate a proclamé cette vérité.
Jésus mourant priait son Père pour ses bourreaux : « Pardonnez-leur, ils ne savent ce qu’ils font ».
Socrate n’a pas maudit ses juges. Il proclamait tous les jours que l’injustice n’est qu’ignorance et que personne n’est méchant volontairement.
Mais Socrate méprisait les ignorants et Jésus les aimait. Le Père qui est dans les cieux fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Tous les hommes sont ses fils ; tous les hommes sont nos frères. Et nous les aimons tous. Car Jésus veut que nous soyons parfaits comme le Père céleste est parfait.
J’approuve ces sentiments chez Jésus. Je les approuve aussi chez tous les stoïciens, car tous proclament la parenté qui unit les hommes entre eux et avec les dieux. Et j’aime Pythagore, entre autres raisons, parce qu’il a défini la vertu : l’imitation de Dieu.