prêtres qu’il maudirait. Et ils ne méprisent plus César qu’à demi. Et, le jour où César sera chrétien, ils l’honoreront. N’est-ce pas, Théophile ?
Certes. Il sera la volonté de Dieu faite chair.
Je crois que tu blasphèmes, excellent Théophile.
J’ai peur, en effet, d’avoir dit un peu plus qu’il ne convient et un peu plus que je ne voulais.
Ainsi, grâce aux disciples trop bêtes pour comprendre et assez bêtes pour agir, Jésus n’est plus seulement un philosophe, il est un dieu. Sa pensée déformée n’est plus une sagesse qui paralyse, elle est une folie qui pousse à l’action. Elle fera de l’histoire.
Mais, s’il avait pu prévoir, il aurait pleuré.
Si on prévoyait, on s’abstiendrait peut-être même de parler.
Jésus n’a rien à regretter. Celui qui dit des paroles sages n’est pas coupable de ce qu’entendent les oreilles folles. Et Jésus est grand par sa pensée, par sa parole, par sa volonté défensive, par sa vie et par sa mort.
Comment peut-on de Jésus tomber à Théophile ?
La chute est plus grande d’Épicure à Porcus.