sujetties à mille obstacles et à mille inconvénients. Et elles sont entièrement étrangères à l’homme.
O bavard !
Toi et César, vous prenez pour libres les choses qui, de leur nature, sont esclaves ; vous prenez pour vôtres en propre les choses qui, par leur nature, dépendent d’autrui. Aussi vous trouvez partout des obstacles.
Des obstacles, César !
Certes. La rage de dents ; la mort interrompant son œuvre la plus chère et lui ravissant pour toujours tout ce qu’il appelle des biens ; Pâris et les autres amants de Domitia ; l’esclave qui entend mal un ordre ou qui obéit lentement. Et combien d’obstacles j’oublie, l’hiver par exemple qui ne fournit point de mouches au poinçon d’or. Et César, comme toi, s’afflige, se trouble, se plaint des dieux et des hommes.
Mais il punit ceux dont il se plaint.
Oui, ceux qui lui ressemblent. Mais il ne peut rien sur les dieux qui habitent l’Olympe et sur le sage qui habite sa volonté. Ce sont des sommets trop hauts pour ton pauvre César… Parce que je prends pour mien ce qui m’appartient en propre et pour étranger ce qui est à autrui, jamais personne ne me forcera à faire ce que je ne veux point, jamais personne ne m’empêchera de faire ce que je veux. Je ne me plains de per-