Page:Ryner - Les Chrétiens et les Philosophes, 1906.djvu/43

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serenus

Ce n’est point cela, chère malicieuse… As-tu remarqué les amours des fleurs immobiles ? Elles ne peuvent se rapprocher l’une de l’autre et elles confient leurs baisers aux ailes des abeilles ou des papillons. Ainsi entre deux amants, l’amour, abeille, papillon ou dieu enfant, est une pensée qui a des ailes et qui porte des parfums. Toujours elle vole de l’un à l’autre. Je sens en une volupté ta pensée m’élargir et me pénétrer comme l’abeille élargit et pénètre la fleur. Mais je suis un calice pauvre en qui l’abeille ne trouve pas un butin nouveau et elle te rapporte un miel qui vient de toi.