Page:Ryner - Les Véritables entretiens de Socrate, 1922.djvu/51

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ébloui, mais, comme il arrive, un peu honteux de sa décision, montra l'épître à Socrate et lui demanda son avis. Or j'étais présent et, le soir même, en arrivant à ma maison du Pirée, j'ai écrit cet entretien entre Socrate et Xénophon.

Souvent, dans ces Entretiens Véritables, je résume et resserre ce que j'avais d'abord noté avec plus d'étendue. La stupidité ou la mauvaise foi de l'interlocuteur contraignait Socrate à des détours, à des explications presque enfantines, à. des répétitions sans nombre. Je trouve sur mes tablettes, certains morceaux de dialogue jusqu'à quinze et dix-huit fois tantôt absolument identiques, tantôt avec des variantes qui n'offrent aucun intérêt philosophique et qui, pour ceux qui n'ont pas connu les personnages, n'offrent aucun intérêt d'aucune sorte. Ces répétitions inévitables dans la vie, encore que je ne me pique pas de « faire un livre » comme disent quelques uns, je crois inutile de les imposer au lecteur. Quand j'ai copié une fois de telles aroles, je les néglige aux rencontres nouvelles. Les entretiens que je publie sont véritables en ce sens que je n'y mets pas un mot qui n'ait été dit. Mais ils sont plus courts que les entretiens complets. Certaines longueurs, qui n'étaient pas déplaisantes dans la conversation, deviendraient insupportables à la lecture. Quelquefois cependant, comme je vais le faire, je reproduis mes notes dans toute leur étendue. Afin que ceux qui n'ont pas eu le bonheur de connaître Socrate n'ignorent pas sa façon de parler et quelle souple et persuasive bonté la faisait varier selon l'intelligence de l'interlocuteur. On devine, d'ailleurs,